Entre Félix Tshisekedi et Jean-Marc Kabund, le divorcé consommé. Six mois après son exclusion de l’UDPS, l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale, décide de faire l’opposition au président Tshisekedi.
Il a lancé son parti politique, Alliance pour le changement (AC). Kabund se met donc en ordre de bataille pour 2023, année électorale. Devant la presse, ce lundi 18 juillet 2022, l’ancien personnage stratégique du régime en place a appelé les Congolais à se mobiliser pour chasser Félix Tshisekedi du pouvoir en 2023. « Son régime est caractérisé par l’incompétence notoire, la megestion et la gestion », a-t-il dénoncé.
Déterminé à se battre pour la conquête du pouvoir à tous les niveaux en 2023, Jean-Marc Kabund n’exclut pas la possibilité de faire des alliances. Du côté d’Ensemble pour la République, parti de Moïse Katumbi, on est aussi ouvert à des discussions avec des partenaires. Le député provincial Mike Mukebayi qui a assisté au point de presse de Kabund, s’est engagé à travailler pour un rapprochement entre les deux formations politiques, afin d’atteindre le but ultime, celui de sortir la RDC de l’ornière.
« Je suis cadre d’ Ensemble pour la République qui nourrit des ambitions à tous les niveaux, mais avec la ligne qu’il défend, moi, je vais travailler à un rapprochement entre ces deux partis politiques, parce que nous défendons les mêmes valeurs. Il y va de soi qu’un jour, nous nous retrouvions pour opérer ce changement là », a déclaré l’élu de Lingwala.
Depuis quelques mois, l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga semble avoir pris ses distances avec Félix Tshisekedi. Moïse Katumbi ne cache plus ses ambitions de briguer la magistrature suprême. Son parti avait lancé une campagne contre le vote électronique en prévision des élections programmées pour 2023. Ensemble pour la République accuse la famille politique de Félix Tshisekedi de préparer la fraude électorale à travers la mise en place d’une CENI politisée et non-consensuelle, ainsi que le passage en force dans l’adoption de la loi électorale taillée sur mesure.
« Kabund peut sauver l’héritage d’Étienne Tshisekedi »
Il a incarné la ligne radicale de l’UDPS. Kabund, surnommé « maître-nageur » par ses partisans, s’etait positionné au sein du parti présidentiel comme le « gardien du temple ». D’ailleurs, il fut la dernière nomination à laquelle Etienne Tshisekedi a procédé avant sa mort, en février 2017.
Mukebayi est convaincu que Kabund peut sauver ce qui reste de l’héritage du sphinx.
« Je me posais beaucoup de questions, mais j’ai eu l’impression de retrouver Etienne Tshisekedi, j’ai retrouvé la ligne originelle, qui avait fait que des individus comme moi aient pensé un moment donné qu’avec l’Union sacrée on allait sauver la nation. C’est dommage qu’aujourd’hui, Félix Tshisekedi est entrain de conduire le pays dans à la ruine. Et là, Jean-Marc Kabund m’a donné espoir, m’a dit : écoutes Mukebayi, il y a encore des Congolais et des forces politiques qui croient. Je lui dit bon vent, je crois qu’il peut sauver ce qui peut l’être encore en ce qui concerne l’héritage d’Étienne Tshisekedi », a-t-il indiqué.
Le cadre d’Ensemble pour la République affirme qu’aujourd’hui, il n’y a plus de doute au sujet de la sincérité du combat politique de Jean-Marc Kabund, qui a révélé devant la presse, toutes les contradictions qu’il avait avec Félix Tshisekedi.
NK