C’est l’engagement de cet avocat au barreau de Kinshasa devenu Vice-président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa à la suite de son élection comme député provincial de Masina en décembre 2018. Dans cette interview, il revient sur sa motivation, sa lutte politique, sa lutte et le bilan de session de mars 2019 à l’Assemblée provinciale de Kinshasa.
Le Mandat : Honorable, vous êtes élu de l’UDPS/Tshisekedi à Masina ; quel a été votre secret pour convaincre vos électeurs dans une circonscription électorale où il y avait plusieurs centaines de gros candidats ?
Francis Tshibalabala : Personnellement, j’avais adopté une stratégie de porte à porte. Comme, il y avait tellement de candidats, d’affiches, de banderoles et de panneaux publicitaires, je me suis dis que les kinois ne feraient pas très attention aux écrits parce qu’ils ne lisent pas assez. Ils peuvent voir une banderole devant leur portail, mais sans savoir qui voter le jour du scrutin. C’est pourquoi, nous avons opté pour le porte à porte afin de leur distribuer nos affichettes, nos cartes de visite et échanger avec eux sur notre vision et solliciter leurs voix pour le jour du vote. Nous l’avons fait pendant plus ou moins 2 semaines. Et voilà les résultats sont là, je suis le meilleur élu de ma circonscription, le porte à porte a payé.
Le Mandat : Pourquoi avez-vous choisi de solliciter le mandat de député ?
Francis Tshibalabala : Personnellement en tant que avocat, je suis un habitué de la défense des intérêts des opprimés. Naturellement je n’aime pas l’injustice, je n’aime pas que les gens soient dépossédés de leurs droits ; c’est pourquoi en tant qu’avocat, j’ai déjà comparu pour beaucoup de causes désespérées, en faveur des victimes de l’oppression et de l’injustice. Je me suis dis que je peux transposer cette lutte menée pendant plusieurs années, sur le terrain politique. Etant donné que la population de Masina souffre de beaucoup d’injustices et pendant que cette population voit son sort scellé, les autorités ne font rien. C’est pourquoi j’ai décidé d’être le portevoix de cette population afin de faire connaître ses problèmes auprès des autorités et que des solutions soient rapidement trouvées. C’est cela qui a motivé ma candidature. C’est donc pour défendre les opprimés, les causes désespérées, les victimes de l’oppression et de l’injustice dont souffre la population de Masina.
Le Mandat : Beaucoup de députés ont fait des promesses comme vous, mais ils disparaissent souvent après leur élection. Qu’en est-il de l’Honorable Françis Tshibalabala ?
Francis Tshibalabala : Personnellement, je suis toujours avec ma base car c’est elle qui a fait de moi député provincial. Si je suis Vice-président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, c’est grâce à ma base parce qu’on ne peut pas avoir un membre de bureau qui ne soit pas député. C’est donc grâce à mes électeurs que je suis là. Je leur avais fait des promesses et je dois les tenir. Et d’ailleurs, je suis toujours avec cette population nonobstant les fonctions que j’assume. Ce matin, je devais déjà être à la Gombe, mais je me suis dit que je dois d’abord partager la misère de mes électeurs, être avec eux pour les entendre, palper leurs difficultés et recueillir leurs doléances afin de me constituer un leitmotiv par rapport avec la lutte que je mène en leur faveur. Donc, je suis toujours avec mes électeurs et chaque fois qu’ils ont des problèmes, ils savent par quel canal ils peuvent me les faire savoir.
LMDT : Quels sont les défis auxquels sont confrontés vos électeurs de Tshangu et comment pensez-vous contribuer à les relever ou à trouver des solutions ?
Francis Tshibalabala : Les défis sont de divers ordres. Il y a d’abord le défi sécuritaire à cause du phénomène « Kuluna », il y a aussi le problème de desserte en eau potable et électricité ainsi que le problème de caniveaux car à chaque pluie, les eaux empêchent la bonne circulation des personnes. Ce sont, entre autres, là les problèmes majeurs pour lesquels je lutte et j’ai fais des promesses à mes électeurs. Je les ai déjà transmis au Gouverneur de la ville de Kinshasa et je suis heureux aujourd’hui de constater que le programme du gouvernement provincial que nous venons de valider à l’APK, tient justement compte de ces problèmes. Et en tant que membre de Bureau de l’organe de contrôle provincial, je serais là pour veiller à ce que ce programme soit exécuté pour le bonheur de mes électeurs.
LMDT : Vous êtes vice-président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, quel bilan pourrie-vous dresser de la session de mars qui vient de se terminer ?
Francis Tshibala : Le bilan est très positif car toutes les matières prévues au calendrier de la session ont été vidées. Je voudrais profiter de l’occasion pour remercier tous les membres du Bureau à commencer par le Président ainsi que tous les autres députés qui nous ont accompagnés pendant toute la session et étaient sur terrain pour mener des enquêtes dans le cadre du contrôle parlementaire. En tout cas, je dois féliciter toute l’Assemblée provinciale pour le travail de qualité et je l’encourage de continuer sur cette même lancée. Le bilan est largement positif, et nous espérons qu’à la session de septembre, nous allons rééditer le même exploit pour qu’il n’y ait pas d’arriérés pendant toute la législature.
LMDT : Quelles sont les matières que vous avez abordées durant la session de mars 2019 ?
Francis Tshibalabala : Parmi les matières, il y a le Règlement financier et le Règlement administratif qui n’existaient pas à l’APK ; il y a l’élection du Gouverneur et des Sénateurs, les initiatives de contrôle parlementaire notamment les questions orales avec débat adressées respectivement au Ministre provincial des Finances et au DG de la DGRK ; il y a également les rapports d’enquêtes parlementaires diligentées au FONAK et au Marché de Liberté. Et nous avons en outre, validé les mandats des suppléants ayant remplacé les collègues députés nommés ministres provinciaux ; et au finish, nous avons examiné et adopté le programme du gouvernement provincial avant son investiture.
LMDT : Très souvent, les électeurs se plaignent de voir que les lois qui sont adoptées dans les organes délibérants ne sont pas mises en application dans l’exécution des programmes, de même pour les recommandations des initiatives parlementaires qui sont souvent jetées dans les oubliettes. Qu’en est-il de l’Assemblée provinciale de Kinshasa?
Francis Tshibalabala : Par rapport à notre Assemblée, nous nous sommes inscrits dans une dynamique où les choses devraient être faites et bien faites. Nous serons très regardants et non complaisants vis-à-vis de l’Exécutif provincial et de tous les autres services urbains pour que tous les édits qui seront votés à l’APK soient bien respectés quant à leur applicabilité. Nous veillerons, par ailleurs, à que les recommandations de l’assemblée provinciale soient bien exécutées pour le bonheur des kinois parce que nous sommes là pour défendre les intérêts des kinois.
Propos recueillis par Martinez NGYALUKA