Les prochaines élections se tiendront dans un contexte de crise sécuritaire. Déstabilisée dans sa partie Est par Kigali, Kinshasa a besoin de se stabiliser et défendre son intégrité territoriale. Investi lors du Congrès ad hoc par son parti comme candidat à la présidentielle de 2023, Moïse Katumbi met son plan de sortie de crise.
Déterminé à remplacer Félix Tshisekedi au Palais de la Nation, l’ex-gouverneur du grand Katanga estime qu’il est « inutile de tenir sans cesse un discours victimaire et pleurnichard » face aux menaces des ennemis de la RDC.
Le leader d’Ensemble pour la République se présente comme l’homme de la situation. « La République démocratique du Congo doit être un pays respectable et respecté », déclare-t-il à la clôture du Congrès. Pour lui, nous devons avancer et puiser dans le génie congolais la force d’agir et de restaurer la confiance dans le Congo.
Selon le natif de Kashobwe, pour en finir avec l’insécurité et l’instabilité qui plombent le pays, il faut trouver des réponses à trois niveaux, notamment « l’armée ».
« Il s’agit tout d’abord de doter la République démocratique du Congo d’une armée forte, bien équipée, bien payée et bien encadrée. Nous ne devons plus être à la merci des groupes armés », propose-t-il.
Aujourd’hui, insiste-t-il, « nous devons éviter de sous-traiter la défense de l’intégrité territoriale aux armées étrangères » car, fait-il remarquer, « la solution aux problèmes du Congo viendra des Congolais. Et en premier lieu, « de nos forces armées qui se battent avec courage au front ».
Cette proposition s’oppose donc à la politique régionale du président Félix Tshisekedi, qui a conduit au déploiement des armées des pays est-africains sur le territoire congolais pour traquer les groupes armés.
La deuxième stratégie de Katumbi est de développer le « vivre ensemble » car, rappelle-t-il, « nos divisions et nos querelles nous rendent faibles. Trop de conflits déchirent nos communautés entre elles ».
Moïse Katumbi appelle aussi à imprimer un nouveau cap à la diplomatie congolaise. « Forts de la confiance en une armée redynamisée et en l’unité retrouvée, nous sommes en mesure de relancer une véritable diplomatie qui vise à restaurer la confiance et nos rapports de bon voisinage », souligne-t-il.
A l’en croire, les engagements pris par les autorités congolaises doivent être respectés à la lettre. « C’est ce qui va restaurer la crédibilité de notre pays », a-t-il martelé.
Depuis plus de 20 ans, l’Est de la RDC est en proie à l’insécurité. Actuellement, quelques localités sont occupées par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.
Nicolas Kayembe