4 octobre 2000, Mgr Emmanuel Kataliko, archevêque de Bukavu, décède dans un hôpital près de Rome, âgé de 68 ans. Symbole de résistance, il a beaucoup fait parler de lui lorsque le RCD-Goma l’avait déporté à Butembo pendant 7 mois, l’empêchant de revenir à Bukavu. L’Eglise fera savoir que Mgr Kataliko avait succombé à un malaise, malgré l’intervention des médecins.
Le prélat était en Italie pour participer, en sa qualité de vice-pdt de la CENCO, à la réunion du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar. Même si officiellement on attribue son décès à un infarctus, certaines personnes à Bukavu restent convaincues qu’il avait été empoisonné. Mgr Kataliko payait en fait le prix de ses prises de positions contre l’occupation rwandaise, sous la rébellion du RCD-Goma.
Le RCD-Goma l’avait accusé d’incitation à la haine ethnique contre la population d’origine tutsie et d’incitation à la révolte contre l’occupation étrangère. Contraint de se réfugier à Butembo, il était devenu le symbole de la résistance non-violente des fidèles de Bukavu. L’archidiocèse de Bukavu, animé par un important réseau associatif, avait lancé grève des messes, chaînes de prières, sit-in dans les paroisses, réclamant son retour. Mgr Kataliko sera autorisé à regagner Bukavu le 14 septembre 2000, mais décédera 3 semaines plus tard. Mgr Emmanuel Kataliko est né en 1932 à Lukole (dans le territoire de Lubero).
Il a été ordonné prêtre en 1958 à Rome, puis sacré évêque en 1966. Il est resté 31 ans à la tête du diocèse de Butembo-Beni, avant d’être désigné, le 22 avril 1997, archevêque de Bukavu. Il était connu comme un remarquable agent de développement. En effet, il a réalisé beaucoup d’œuvres sociales, entre autres, la construction de l’Université catholique de Graben (à Butembo), l’amélioration de l’habitat et la création des routes de desserte agricole. Mgr Emmanuel Kataliko s’était également investi corps et âme dans la recherche de la paix, à travers ses exhortations, ses déclarations, ses dénonciations des actes criminels commis par les rebelles du RCD-Goma, avec leurs alliés rwandais. (Benjamin Babunga).
Le mandat