L’une des conséquences de l’hyper-politisation de l’État congolais est, entre-autre, la confiscation de la souveraineté du peuple par les partis politiques et la transformation des institutions étatiques et entreprises du portefeuille de l’État en mangeoires des mandataires publics et de leurs familles. C’est le constat fait par Lemandat.cd en dénonçant en début de semaine le népotisme et la mégestion qui font bon ménage à la Société LMC ( Lignes Maritimes Congolaises).
Comme il fallait s’y attendre, le Directeur Général des LMC Jean Claude Mukendi, accusé d’organiser avec le PCA Mende un conseil d’administration pour promouvoir leurs enfants et ceux de certains mandataires, a tapé du poing sur la table pour réagir à notre article en qualifiant nos allégations d’ infondées et de mensongères.
Mais la réalité le rattrape. Car il s’avère que le DG a instruit dans sa lettre faisant office de procuration parvenue chez Le Mandat, le Chef de Service Communication et Presse d’apporter son démenti aux accusations du média citoyen.
Cependant, le droit de réponse coulé sous forme d’un communiqué de presse est signé par le Secrétaire du Conseil d’administration, lequel n’est autre que son neveu dont le frère cadet est sous-directeur Logistique tandis que leurs cousins c’est-à-dire les deux fils du DG Mukendi sont respectivement Assistant du DG et Assistant Technique, devenus Directeurs full à moins de 3 ans carrière dans l’administration, selon des sources internes.
En outre, le fils aîné du DG Mukendi devenu Directeur Full et le fils du PCA Mende Omalanga promu aussi Directeur dans des conditions rocambolesques, ont été affectés à Anvers en Belgique par le très clanique Jean Claude Mukendi qui récuse malheureusement cette information. Après vérification, LMC n’a pas encore de bureau à Anvers mais le fils du PCA, résidant à en Europe, est payé chaque mois par la société tout comme le fils aîné de Jean Claude Mukendi.
Qu’un parvenu le fasse, on comprendrait mais Jean Claude Mukendi qui fut administratif et chef du personnel connaît bien que dans la tradition des LMC, aucun seul assistant n’est déjà devenu Sous-directeur ou Directeur. Si tel est le cas, comment alors avec la même convention, le DG fait de ses fils de directeurs?
Pour des observateurs avisés, dans aucune administration de la RDC, on engage au poste de direction sauf aux LMC.
En plus, le Conseil d’administration programmé pour tabler de la promotion des leurs proches l’a été de manière illégale dans la mesure où les statuts de l’entreprise disqualifient d’office le PCA Lambert Mende pour avoir déjà dépassé 70 abs. ( Art 33 des statuts LMC).
Plus de cadres et d’ouvriers dans une entreprise de navigation maritime!
Qui pis est, le DG se vante d’avoir engagé plusieurs centaines d’agents et d’avoir désormais plus de cadres de bureaux que des techniciens navigants. Pourtant, ces engagements massifs devaient se faire d’abord sur appel d’offre, ensuite tenir compte de l’activité de l’entreprise.
Or ,il se révèle que la plupart de ces agents( 600 au moins ) sont des enfants, neveux cousins, voisins du quartier et membres de son Église, tous engagés en violation de la convention collective, sans carte de chômeur de l’ONEM,et ceux qui sont promus le sont sans dossier administratif pour connaître leurs compétences, leur parcours au sein de l’entreprise, et leurs réalisations. A titre indicatif, le fils cadet du DG qui, à peine sorti des salles d’examen d’État, a été engagé au grade de CC21 soit plus gradé que des licenciés.
De même pour la fille du DGA promue sous-directeur à moins de 3 ans de carrière aux LMC.
Tous les enfants du Directeur financier Lomboto seraient engagés également aux LMC dans les mêmes conditions et portent presque tous le nom de leur père. Des princes qui débutent leur carrière avec le grade de directeurs, sans que l’IGF qui est passée par les LMC en mai dernier,s’en émeuve.
Aussi, le patron des LMC et son PCA hors mandat ne se rendent pas compte que la société est déjà en faillite avec une kyrielle de dettes impayées et des résultats mitigés. Alors que plusieurs retraités attendent d’être payés, le comité de gestion préfère alourdir l’enveloppe salariale avec de nouveaux agents. Aucun effort de rationalisation dans le recrutement et la gestion du personnel.
Or, avec 200 agents et 2 navires, LMC avait réalisé 2 voyages en 2023 dont un à perte mais avec 5 navires et plus de 1000 agents, l’entreprise n’a plus effectué que 5 voyages sans résultats convainquants. Et le manager népotiste s’en félicite, lui qui n’a pas hésité de nommer un de ses fils directeur à la Logistique alors que ce service transformé en direction était géré par un autre agent depuis plus de 10 ans.
Des lignes maritimes aux lignes terrestres
Suite à son incapacité à produire des résultats attendus de lui, le DG veut changer l’objet même de la mission des LMC.
Il dit avoir commandé une trentaine de véhicules pour assurer le transport terrestre vers l’intérieur du pays sans disposer d’un personnel qualifié pour gérer ces engins et remplir cette mission.
De l’avis des experts en Finances, une entreprise en relance comme le LMC, ne peut pas multiplier les activités mais les concentrer.
Tout en ramant à contre courant, le DG Mukendi dit que LMC se porte bien, une société qui draine plus des millions de dettes et qui n’arrive même pas à payer ni les retraités, ni les dettes sociales et les comptes courants des agents.
On voit bien que ce DG, son PCA et le Directeur financier ne maîtrisent rien de leur gestion et se laissent enivrer par les gros chiffres sans en évaluer l’impact.
Des honneurs militaires à un DG
Chaque jour derrière l’ANR où siège LMC, le DG Mukendi reçoit des honneurs des éléments commis à la garde de l’entreprise et se fait appeler Excellence par tous les cadres et agents, au grand dam des observateurs avisés. Le jour où l’ANR s’en mêlera, le ciel lui tombera sans doute sur la tête.
Le Mandat